Rurrenabaque (Amazonie)

Petite rivière - bassin amazonien (Bolivie)
Petite rivière
Bassin amazonien – Bolivie

[La Pampa] [La jungle]

La pampa

Anaconda - bassin amazonien (Bolivie)
Anaconda
Bassin amazonien – Bolivie

Aussitôt arrivé à Rurrenabaque, je partais pour 3 jours excitants sur la rivière Yucuma (Pampas) avec plein de dauphins roses, capibaras, caïmans, oiseaux, … Cela a commencé par une recherche d’anaconda. Ce serpent vivant dans l’eau, tout le monde était dans les marais avec de l’eau jusqu’aux cuisses. Finalement, 3 seront trouvés (tailles modestes jusqu’à 3 m de longueur) et relâchés. A la nuit tombée, ce fut une descente sur la rivière pour repérer les caïmans à la torche: le reflet rouge orange de leurs yeux les trahit. C’est ainsi qu’on a pu en trouver un au pied du campement. Au petit matin, on peut écouter les bruits de la faune et observer les singes sauter d’arbre en arbre. Et pour finir, ce fut une fructueuse pêche de (délicieux) piranhas. Je crains que ces pratiques ne soient pas toujours vraiment idéales ni pour les animaux ni pour les guides. Pendant mon séjour, un guide s’était fait piquer par une vipère dans les marais et un autre venait de se faire croquer une phalange de doigt par un caïman.

La jungle

Caïman à l'affut - bassin amazonien (Bolivie)
Caïman à l’affut
Bassin amazonien – Bolivie

J’enchaînais avec 2 jours dans la jungle pour observer des papillons, des araignées (mygale), et pour une découverte des vertus médicinales des plantes et des arbres. Retour en radeau: 6 heures à ramer avec des tiges de bambou. On avait construit le radeau avec 5 troncs de balsa maintenus par des « cordes » naturelles en écorce !
Ce fut un excellent séjour dans le bassin amazonien malgré les hordes de moustiques affamés, les tiques, les fourmis qui remontent le long des jambes, et tous les autres « charmants » insectes exotiques…

 

      Suite du voyage et du récit: Le lac Titicaca

La rivière Mamorè (Amazonie)

La rivière Mamorè (Bolivie)
La rivière Mamorè – Bolivie

[Puerto Villaroel] [La vie à bord du Don German] [La rivière Mamoré]

Puerto Villaroel

Le Don German - rivière Mamoré (Bolivie)
Le Don German
Rivière Mamoré – Bolivie

Je souhaitais découvrir le bassin amazonien depuis une rivière. Après une rapide journée à Cochabamba, j’arrivais au petit port fluvial de Puerto Villaroel dans le Chapare (zone de culture de la feuille de coca).
Dans le port, j’allais voir les bateaux un par un pour demander une place au capitaine. Le départ le plus proche était fixé au surlendemain pour descendre la rivière Mamoré (affluent de l’Amazone)
A 150 bolivianos (environ 22 euros) les 8 jours comprenant le transport, le logement et la pension complète, je ne m’attendais pas au grand luxe.
Le Don German était un petit et vieux rafiot en bois à fond plat avec 5 chalands destinés aux marchandises. J’étais l’unique passager (et touriste). Ce fut une expérience inoubliable où j’ai vécu au rythme bolivien parmi les sympathiques mais peu bavards marins.

La vie à bord du Don German

Mon lit dans le bateau - rivière Mamoré (Bolivie)
Mon lit dans le bateau
Rivière Mamoré – Bolivie

Toute la vie tournait autour de la rivière: on s’y lave, on y fait sa lessive, on boit de son eau, on y pêche et elle sert même de poubelle pour les boliviens. Je fus surpris de voir que l’eau de consommation était prélevée au même niveau que les évacuations des WC et du moteur.
J’y ai découvert les 1001 façons de cuisiner la banane, le manioc, le riz et la viande de bœuf séchée (amas de nerfs, de tendons et de gras séché par le soleil à l’air libre et apprécié par les mouches). Par bonheur, la pêche fut miraculeuse pour améliorer le quotidien. Je n’ai pas eu un seul problème intestinal. Comme quoi la nourriture était saine !?
La chance était avec moi. Le bateau transportait des bidons d’alcool à 96 degrés (pour en faire un lit) et des matelas (pour dormir dessus). On m’a même prêté une moustiquaire. Bref, j’avais un petit coin tranquille … à 3 mètres du moteur. Chaque matin, je me levais avec le soleil … réveillé par le bruit du moteur et par ses gaz d’échappements. Comme le niveau de la rivière était assez bas (on a même touché le fond), il n’y avait pas de navigation la nuit ! Ouf !

La rivière Mamoré

Habitations sur les rives - rivière Mamoré (Bolivie)
Habitations sur les rives
Rivière Mamoré – Bolivie

La rivière étant peu large et peu habitée, la vie sauvage y est abondante et bien visible. Je passais les journées à l’avant du bateau, les pieds au-dessus de l’eau, à observer les nombreux dauphins roses, les caïmans, les tortues, les capibaras (gros rongeurs) et les innombrables oiseaux (aras, perroquets, toucans, aigles, ibis, hérons, cormorans, martins-pêcheurs, …).
Le bateau effectuait quelques haltes dans les villages indiens pour charger les bananes ou pour livrer du matériel. J’étais toujours surpris de voir que ces villages conservaient leur style de vie ancestral (cuisine au feu de bois, maisons sur pilotis, en bois, et sans mur) tout en s’imprégnant de la modernité (vêtements, groupes électrogènes, TV-satellite, école). Ils vivent de la banane ou de l’exploitation du bois (déforestation à la tronçonneuse et au feu).
Après 8 jours de bateau, j’atteignais Trinidad pour rapidement me rendre à Rurrenabaque.

 

      Suite du voyage et du récit: Rurrenabaque (Amazonie)

Sucre et Santa Cruz

Mission jésuite de Chiquitos (Bolivie)
Mission jésuite
Chiquitos – Bolivie

[Sucre et Santa Cruz] [Les missions jésuites et le parc Amboro]

Sucre et Santa Cruz

Marché de Tarabuco (Bolivie)
Marché de Tarabuco – Bolivie

La Bolivie présente la particularité d’avoir deux capitales: La Paz et Sucre. Le pôle économique est Santa Cruz. Il faut noter qu’aucune route goudronnée ne relie ces villes…
Sucre est une agréable ville coloniale au rythme tranquille. A moins de 2 heures de route, il y a Tarabuco célèbre pour son marché traditionnel.
Après une nuit de bus, j’arrivais à Santa Cruz avec une grosse grippe qui me forçait à garder le lit pendant quelques jours. C’était un vrai changement de décor et d’atmosphère. L’altitude et l’air sec des hauts plateaux faisaient place à l’humidité et à la végétation luxuriante.

Les missions jésuites et le parc Amboro

Parque nacional Amboró (Bolivie)
Parque nacional Amboró – Bolivie

Je commençais par les missions jésuites de Chiquitos. Ce fut assez décevant d’autant plus que les liaisons de bus m’obligeaient à passer 12 heures dans chaque village dont le seul centre d’intérêt était l’église. Le surlendemain, j’abrégeais cette visite et je revenais à Santa Cruz.
Mon objectif suivant était le parc national Amboro. Les débuts furent laborieux a Buena Vista (petit village aux portes du parc) avec 2 jours pour trouver un guide et 2 jours de mauvaise météo: je trouvais le temps de lire « Crime et Châtiment ».
Je passais ensuite 3 jours dans la jungle et les pieds dans l’eau à remonter des rivières (il n’y avait pas de chemin). Je n’y ai vu que peu d’oiseaux et aucun animal malgré les nombreuses empreintes de jaguar et de tapir. Certains arbres étaient couverts d’épines ou d’aiguilles. Je me rappelle surtout du guide soi-disant garde-forestier réputé de ce parc national mais avec des « pratiques » qui m’apparaissaient douteuses et incompatibles avec ses fonctions: couper du végétal et pêcher des poissons à tout va avec la machette, tuer les petites grenouilles pour en faire des appâts pour la pèche, …

 

      Suite du voyage et du récit: La rivière Mamorè (Amazonie)

Les mines de Potosi

La ville de Potosi et le Cerro Rico (les mines) - Bolivie
La ville de Potosi et le Cerro Rico (les mines) – Bolivie

[L’histoire de Potosi] [La descente dans les mines] [Les sacrifices de lamas]

L’histoire de Potosi

Potosi. Le choc et la consternation. Ville de la honte pour l’Europe pour y avoir pillé la Bolivie de ses richesses minières (argent pur au début!) et pour n’y avoir laissé que la désolation et les os de plusieurs millions d’esclaves et de travailleurs (certaines estimations vont jusqu’à 6 millions). Depuis 1545, ce sont plus de 30.000 tonnes d’argent qui furent extraites du Cerro Rico (montagne qui domine Potosi), et directement envoyées vers l’Europe. Au début, le minerai était si riche qu’il n’avait pas besoin d’être traité. Les espagnols développèrent a grande échelle la culture de coca pour « nourrir » et « encourager » leur main d’oeuvre. Au 17ème siècle, Potosi était la plus grande ville d’Amérique et d’Europe.

La descente dans les mines

Dans les mines de Potosi (Bolivie)
Dans les mines de Potosi – Bolivie

C’est donc avec beaucoup d’émotions que je décidais de descendre dans l’une de ces mines encore en activité. Plongée bien réelle dans un univers à la Germinal avec le corps courbé en 2, les pieds dans l’eau, la lampe à la main, le casque sur la tête et de l’air impur à volonté.
La mine visitée était faite sur 5 niveaux de galeries. Du niveau d’extraction à la sortie, ce sont plus de 80m de dénivelée où tout est remonté à la force humaine ou à dos d’hommes. De minuscules boyaux permettent de passer d’un niveau à l’autre avec de délicats passages d’escalade. Au 3ème niveau, les minerais sont transportés dans des wagons de 2 tonnes poussés et tirés … par des hommes. Des rails approximatifs qui avec les 20cm d’eau rendent fréquents les déraillements. Les galeries sont justes assez larges pour les wagons; à leurs passages, tout le monde se plaque à la paroi pour attendre que le wagon ne passe qu’à moins de 30cm de son ventre…

Dynamite en vente dans la rue - Potosi (Bolivie)
Dynamite en vente dans la rue
Potosi – Bolivie

Au fond de la mine, c’est la rencontre avec les mineurs qui profitaient de la pause de midi pour changer leur chique de coca. Tous crachent et toussent grassement: la maladie de la silicose commence à s’infiltrer. La plupart étaient très jeunes (17-18 ans), celui de 21 en paraissait déjà 40 ans. Ils adorent le foot. Ils ont demandé de l’eau pour boire. Je me suis senti un peu ridicule en n’ayant qu’un bâton de dynamite à offrir (acheté du matin, en vente libre dans la rue).
En remontant à la surface, j’ai souhaité porter un de leur sac: 35/40 kilos de minerai dans un sac de toile porté au bout de 2 ficelles autour des épaules. Je l’ai remonté d’un niveau (environ 20m de dénivelée). Avec la dense poussière de silice, les gaz nocifs (arsenic, …), le manque d’oxygène (altitude de 4200m), les incessants passages des travailleurs (certains avaient 13 ans), le sol rendu glissant par l’humidité, une galerie taillée en colimaçon et moins d’un mètre de hauteur, ce fut un vrai « calvaire » où j’ai rampé et craché mes poumons. J’avais hâte de poser ce sac. J’étais épuisé pour le reste de la journée, avec la gorge irritée et les épaules sciés pendant 2 jours. Un mineur doit faire le double de ma distance accomplie, et ce de 40 à 60 fois par jour…
Ce sont des conditions de vie et de travail peu enviables, encore dignes du Moyen Age. Inutile de dire que je suis sorti de la mine en état de choc, et exténué.

Les sacrifices de lamas

Sacrifice de lamas à l'entrée de la mine - Potosi (Bolivie)
Sacrifice de lamas à l’entrée de la mine
Potosi – Bolivie

Les samedis du mois de juin à Potosi sont l’occasion d’un rite: sacrifices de lamas en l’honneur de la Pachamama (Terre-Mère, dieu inca) pour demander protection et richesse. Telle de l’eau bénite, les mineurs aspergent l’entrée de la mine du sang des lamas sacrifiés. Il y avait du sang partout !
Ce fut l’occasion d’échanges de feuilles de coca et de l’alcool à 96 degrés. J’ai passé une après-midi sous le soleil à boire avec les mineurs un mélange coca-alcool à 96°. Et donc à 5 heures de l’après-midi, je n’étais plus du tout frais mais bien affamé pour dévorer une côte de lama à pleines mains. Pour l’hygiène, je n’y ai pas pensé: lamas découpés à même le sol en plein soleil, viande rouge à peine cuite dans un nuage de poussières soulevées par les passages incessants des camions , et mes mains soigneusement lavées du matin avant la visite de la mine,… Pour le goût du lama, avec tout l’alcool absorbé, je n’en ai aucun souvenir.
Potosi a aussi de superbes bâtiments et églises à l’architecture coloniale et baroque qui témoignent de sa splendeur passée.

 

      Suite du voyage et du récit: Sucre et Santa Cruz

Le désert de Uyuni

Le désert de sel de Uyuni (Bolivie)
Le désert de sel de Uyuni – Bolivie

[Le désert et les lagunes] [Uyuni]

Le désert et les lagunes

Pierre dite de Dali (Bolivie)
Pierre dite de Dali – Bolivie

 

Je quittais définitivement le Chili par un trajet de 3 jours de Jeep en plein désert pour arriver en Bolivie.
Les conditions y sont dures: le vent souffle en permanence, il fait froid (jusqu’à -20ºC), le soleil tape et on monte à plus de 5000m d’altitude. Mais on y trouve beaucoup de merveilles naturelles: des lacs colorés (vert, bleu, rouge, blanc) riches en minéraux, les volcans de l’Altiplano, des geysers de boue, des pierres aux formes inimaginables et défiant les lois de la pesanteur (comme si elles étaient toutes sorties des tableaux de Salvador Dali), des flamants roses et surtout le désert de sel d’Uyuni.

Uyuni

Craquelure de sel - Uyuni (Bolivie)
Craquelure de sel
Uyuni – Bolivie

C’est un désert blanc et plat à l’infini recouvert d’une épaisse couche craquelée de sel. Au milieu, un immense rocher (appelé localement île) est recouvert d’innombrables cactus géants. Des tas coniques de sel rappellent qu’une mine de sel y est actuellement maintenue. Pourtant, en y goûtant, le sel n’avait pas bon goût. Le mauvais goût est surtout présent par un hôtel touristique construit avec des briques de sel.
Je passais deux nuits au village d’Uyuni où règne un froid permanent et glacial (jusqu’à -10°C/-15°C la nuit). L’hôtel n’avait pas de chauffage, l’eau y gelait pendant la nuit et l’eau chaude dégoulinait difficilement dans l’atmosphère glacée.

 

      Suite du voyage et du récit: Les mines de Potosi

Le nord du Chili

Volcan de San Pedro de Atacama (Chili)
Volcan de San Pedro de Atacama – Chili

[Parc national Lauca] [Ville fantôme d’Humberstone] [Chuquicamata et San Pedro de Atacama]

Parc national Lauca

Volcans Pomerape et Parinacota - Parque nacional Lauca (Chili)
Volcans Pomerape et Parinacota
Parque nacional Lauca – Chili

Je quittais le Pérou pour revenir une dernière fois au Chili. Je passais quelques nuits à Arica. Toute la côte Pacifique aussi bien au Pérou qu’au nord du Chili n’est que désert. Les villes sont implantées aux rares embouchures des fleuves faisant office d’oasis au milieu de tout ce sable et de ces pierres.
Outre la présence de quelques glyphes géants, Arica est le point de passage obligé pour se rendre au superbe parc national de Lauca. Situé sur l’altiplano, on passe rapidement de la mer à 4000 m d’altitude. Ce sont des volcans (comme deux Mont Fuji), des lagunes et le tout avec une faune très riche: lamas, alpagas, guanacos, vigognes, flamants roses, et des viscaches (comme des lapins avec une longue queue en spirale).

Ville fantôme d’Humberstone

Humberstone (Chili)
Humberstone – Chili

Je me rendais ensuite à Iquique. On y ressent nettement son ancienne heure de gloire par son vieux théâtre et ses bâtiments coloniaux. Sa déchéance semblait encore plus marquée par l’imposante présence des très nombreux vautours prenant position dans les arbres à la nuit tombée. J’en profitais surtout pour visiter la ville fantôme de Humberstone. C’est une ancienne mine de nitrate qui fut quasiment abandonnée du jour au lendemain quand on put synthétiser chimiquement des engrais. Tout est encore là: la piscine, le théâtre, les magasins, quelques trains et voies de chemin de fer, … Ce schéma de surexploitation par l’homme suivit d’un abandon total est visible dans toute l’Amérique Latine. Cela a existé et cela existe encore aujourd’hui pour les minerais, les forêts, les animaux ou les indiens. Le nombre de villes fantômes risque encore de s’accroître.

Chuquicamata et San Pedro de Atacama

Geyser El Tatio (Chili)
Geyser El Tatio – Chili

Puis ce fut le tour de Chuquicamata pour visiter la plus grande mine de cuivre au monde.
Je finissais mon séjour au Chili par 2 jours à San Pedro de Atacama. C’est un charmant village situé dans un oasis qui commence malheureusement à succomber au tourisme. Il y a des ruines avec peu d’intérêt, un lac salé et surtout de superbes geysers au lever du soleil.

 

      Suite du voyage et du récit: Le désert de sel de Uyuni

La côte sud du Pérou

Colibri - Lignes de Nazca (Pérou)
Colibri
Lignes de Nazca – Pérou

[Lima] [Nazca] [Arequipa]

Lima

Centre historique - Lima (Pérou)
Centre historique
Lima – Pérou

Avec Mayumi, nous avons passé les deux derniers jours à Lima.
Lima est une ville étrange qui baigne en permanence dans le brouillard naturel (choc thermique entre le courant froid de Humboldt et les déserts) et où règne l’insécurité (les maisons sont souvent retranchées derrière des grilles, des barbelés et voir même des lignes électrifiées …).
A l’exception du centre ville colonial, ce fut surtout des visites de musées d’art précolombien. Les incas avaient beau exceller en architecture, les arts textile et céramique avaient atteint leur apogée avec les civilisations pré-incas: Chimu, Moche, Chancay, Nazca, Chavin, Wari, … Il est un peu difficile de s’y retrouver au début, mais on en prend plein les yeux, et on s’étonne de leur niveau de perfectionnement.
La récente découverte de la tombe de Sipan était en exposition. Une tombe d’un dignitaire fut retrouvée intacte: les pilleurs ne l’avaient jamais visitée. C’est un peu le Toutankhamon du Pérou. Magnifiquement restaurés, ce sont de nombreux bijoux et décorations en or.

Nazca

Momie - Cimetière de Cauchilla (Pérou)
Momie
Cimetière de Cauchilla – Pérou

Pendant quelques secondes, je songeais à repartir avec Mayumi mais cela aurait signifié la fin de mon projet. La séparation fut difficile, mais en quelques jours, je retrouvais mon rythme de voyage solitaire et je continuais vers le sud en longeant la côte.
Je m’arrêtais d’abord à Pisco pour faire un tour en bateau aux fameuses îles du guano (avec des pélicans, des fous, des manchots, des otaries, …).
Puis ce fut Nazca pour survoler en avion les fameuses lignes, figures (colibri, chien, singe, baleine, arbre, mains, …) et formes géométriques (trapèzes). Au niveau du sol, on ne voit absolument rien, et en s’élevant de quelques mètres, la magie du site apparaît. Il est étonnant de voir autant de symboles tracés pour des raisons non élucidées.
Une autre curiosité est le cimetière de Cauchilla. Il est situé en plein désert, le vent chassant le sable, les corps vieux de plus de mille ans sont mis à nus. On trouve ainsi des corps momifiés mais aussi des morceaux de bras, de jambes (avec vêtements et cordes d’époques) à même le sol. C’est un peu glauque mais très surprenant.

Arequipa

Volcan El Misti dominant Arequipa (Pérou)
Volcan El Misti dominant Arequipa – Pérou

Par un long trajet de nuit, j’atteignais Arequipa. Dans cette ville surplombée par un volcan, on trouve quelques superbes monastères (dont celui de Santa Catalina). On pouvait aussi y admirer une momie inca assez particulière: cette jeune fille, Juanita, fut sacrifiée au sommet d’un volcan et on découvrit récemment sa dépouille congelée. Son corps est quasiment intact.
Je partis deux jours au Cañon de Colca (qui est supposé être le canyon le plus profond du monde) célèbre pour ses plaines transformées en terrasses. Les condors sont nombreux et on peut les voir de très près. La population de camélidés était très riche: les vigognes demeurées à l’état sauvage et les classiques et domestiqués lamas et alpagas.

 

      Suite du voyage et du récit: Le nord du Chili

Premier séjour dans le monde inca

Machu Picchu (Pérou)
Machu Picchu – Pérou

[La Paz] [Cuzco] [Machu Picchu] 

La Paz

La Paz (Bolivie)
La Paz – Bolivie

La Paz est une ville très dépaysante, et c’est en y arrivant que je me suis véritablement senti en Amérique du Sud. Cela correspond à l’image traditionnelle de ce continent.
Elle est construite dans une vallée, toutes les rues sont en pente, et on a en permanence une vue générale sur la ville. Et pour une fois, la ville n’a pas été construite en quadrillage. C’est la capitale la plus haute du monde: on est à 4000m d’altitude. On a rapidement le souffle court.
Les indiennes sont superbes avec leurs énormes jupes, leur chapeau melon, et leurs tissus colorés à tout faire (sac, porter les bébés, se protéger contre le froid, …). La langue espagnole s’efface au profit du Quechua.
On a beau être dans la capitale, le supermarché ne semble pas exister. Tout s’achète dans la rue de la nourriture aux appareils photos en passant par le shampooing.
A ce moment, la ville était en ébullition. Il y avait des manifestations le matin et l’après-midi, c’était donc ambiance police anti-manif (les CRS locaux), des embouteillages, quelques odeurs de gaz lacrymogènes, des slogans affichés partout, … Enfin, cela s’est calmé, et les négociations ont abouti.
C’est certainement l’une des villes (avec Mexico) qui m’a le plus plu de ce voyage, et je ne me lassais pas d’y être.

Cuzco

Pierres incas - Cuzco (Pérou)
Pierres incas
Cuzco – Pérou

Le programme fut un peu marathon car mon amie Mayumi n’avait que 9 jours de vacances.
On commença par les marchés de La Paz puis la visite du site archéologique de Tiahuanaco. On quittait la Bolivie en avion pour arriver à Cuzco. C’est l’ancienne capitale inca. Ce fut un choc de voir tous ces murs incas aux pierres parfaitement ajustées (et sans mortier). La ressemblance était troublante avec certains sites de l’île de Pâques… et avec les fondations des châteaux japonais.
Ce fut très agréable de flâner dans ces rues étroites bordées de bâtiments et églises mêlants murs incas et style colonial.

Machu Picchu

Intihuana, pierre sacrée - Machu Picchu (Pérou)
Intihuana – Pierre sacrée
Machu Picchu – Pérou

Apres la visite de la Vallée Sacrée, nous arrivions au Machu Picchu ! 2 jours sur place afin de profiter pleinement du site, et de se rendre aux sources d’eau chaude d’Aguascaliente. C’est un lieu grandiose et magique de par la bonne conservation de ces ruines (dédales de bâtiments et de lieux sacrés), et de par sa position perchée dans une végétation luxuriante. Voir le Machu Picchu aux prises avec les nuages aux premières heures de la journée (et sans touriste) restera un moment inoubliable.

Inca Kola

Du Inca Kola - Machu Picchu (Pérou)
Du Inca Kola
Machu Picchu – Pérou

Au Pérou, la boisson non alcoolisée la plus vendue s’appelle l’Inca Kola (cela n’a rien à voir avec le Coca Cola). Sa couleur et son goût sont tous deux indescriptibles. Sa couleur se rapprocherait du jaune fluo et transparent (un peu comme un stylo surligneur). Le goût est supposé être à base d’ananas mais il rappelle plutôt la gelée anglaise concentrée ou les bonbons chimiques destinés aux enfants …

 

      Suite du voyage et du récit: La côte sud du Pérou

L’altiplano argentin

Montagnes colorées - Purmamarca (Argentine)
Montagnes colorées
Purmamarca – Argentine

[Salta] [El Tren a las nubes] [Destination Bolivie]

Salta

Forêt de cactus - Cachi (Argentine)
Forêt de cactus
Cachi – Argentine

J’atteignais Salta au coeur de l’altiplano argentin (nord-ouest du pays). Je prenais mon temps pour découvrir Cafayate, Cachi, quebrada de Humahuaca et Quilmès.
Cette région n’a rien à avoir avec l’image traditionnelle de l’Argentine: des montagnes de toutes les couleurs (rouge, jaune, rose, bleue, verte, …), des petits villages aux maisons en briques de terre (auquel est accolé le four traditionnel), des cactus a l’infini, des piments qui sèchent au soleil, des lamas et des guanacos, une population plus indienne que d’origine européenne, le choléra y sévit parfois, …

El Tren a las nubes

El Tren a las nubes (Argentine)
El Tren a las nubes – Argentine

Le clou de ce séjour fut le Tren a las Nubes (le train des nuages): non pas la version touristique (95$ pour une journée) mais la version locale en train de marchandises (30$ pour 3 jours et 2 nuits) qui dispose d’un unique wagon voyageurs. Ce train part de Salta pour parcourir plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à la frontière chilienne à travers de superbes paysages. On longe des montagnes colorées, on traverse des déserts et des lacs salés. On monte jusqu’à 4900m d’altitude avec de nombreux viaducs, boucles et zigzags. Pour éviter le mal d’altitude, le meilleur remède est de chiquer les feuilles de coca. Les locaux en raffolent jusqu’à s’en dilater la joue, et à cracher vert.

El Tren a las nubes (Argentine)
El Tren a las nubes – Argentine

C’était un train de fous:
– d’abord, les touristes prêts à affronter 2 fraîches nuits sur des sièges rudimentaires, compressés au milieu des bagages et des locaux
– les locaux qui viennent vivre au milieu de ces déserts.
– les employés du train qui ont abusé de l’alcool au retour, et qui se sont mis a chanter de vive voix dans le wagon. Ambiance, ambiance…
Il ne faut pas les blâmer, ils ont tout de même réussi à « réparer » (?) les freins du wagon voyageurs qui ont lâché au retour.
Enfin, tout le monde a terminé le voyage les yeux rougis par l’altitude et le manque de sommeil.

Destination Bolivie

Altiplano depuis le ciel (Bolivie)
Altiplano depuis le ciel – Bolivie

Après, mon parcours se complique un peu. J’étais à 150km de la Bolivie, mais il m’a fallu descendre au sud jusqu’à Mendoza (soit plus de 1000 km). En fait, la situation était tendue en Bolivie. Les professeurs et les médecins étaient en grève. Pour protester contre la destruction des cultures de coca, les paysans avaient bloqué les routes pendant plusieurs jours. Donc, pour ne pas rater le rendez-vous avec mon amie Mayumi, j’ai préféré m’y rendre en avion.
De Mendoza, une visite aux caves suivi d’une dégustation (le rouge pas super, le blanc un peu mieux), une révérence à l’Aconcagua (sommet des Andes et de l’Amérique), une nuit à Santiago et j’étais dans l’avion pour La Paz: plus de 1500km à longer la cordillère des Andes, et à survoler l’altiplano.

 

      Suite du voyage et du récit: Premier séjour dans le monde inca

Rio de la Plata et Iguazú

Rio de la Plata - Colonia del Sacramento (Uruguay)
Rio de la Plata
Colonia del Sacramento – Uruguay

[Rio de la Plata: Buenos Aires & Montevideo] [Les chutes d’Iguazú] [Les missions jésuites]

Rio de la Plata: Buenos Aires & Montevideo

Colonia del Sacramento (Uruguay)
Colonia del Sacramento – Uruguay

J’arrivais à la capitale Buenos Aires où, dans un sens, cela fait toujours plaisir de revenir à la civilisation et à la ville. J’en profitais pour voir du tango, découvrir le quartier de La Boca, et assister à un match de foot de La Boca Junior. Buenos Aires se situe à l’embouchure du fleuve Rio de la Plata (riche en sédiments des zones tropicales). L’Uruguay est sur l’autre rive et à 4 heures de bateau.
Finalement, la ville coloniale Colonia del Sacramento et Montevideo se révélèrent d’un intérêt assez limité. J’étais en route pour la région de Misiones.

Les chutes d’Iguazú

Chutes d'Iguazú (Argentine)
Chutes d’Iguazú – Argentine

Du fait des pluies abondantes, une partie des terres était submergée et donc seule une partie des chutes d’Iguazú pouvaient être visitées. Mais, le débit était encore plus impressionnant et cela rendait le site encore plus grandiose. Le cadre était très enchanteur: les chutes sont au milieu de la jungle et d’une riche faune (singes capucins, toucans, coatis, …). Ce fut aussi une brève incursion au Brésil pour ces chutes et pour le plus grand barrage du monde (Itaipu).

Les missions jésuites

Mission jésuite - San Ignacio Mini (Argentine)
Mission jésuite
San Ignacio Mini – Argentine

Je me rendais aux mines de Wanda d’où sont extraits des pierres semi-précieuses et des cristaux géants. Ensuite, je visitais les ruines des anciennes missions jésuites situées en Argentine et au Paraguay: San Ignacio Mini, Santa Ana et Trinidad. Ces sites témoignaient de la grandeur des jésuites dont l’expansion et la puissance furent stoppées par le pape au XVIIIème siècle. Les jésuites avaient une vision humaine des indiens et ils avaient tenté de les protéger de l’esclavage en les rassemblant dans des missions.

 

      Suite du voyage et du récit: L’altiplano argentin