L’île de Pâques

Moai - Rano Raraku (île de Pâques)
Moai
Rano Raraku – île de Pâques

[L’île] [Les moai] [La carrière: Rano Raraku] [La culture de l’île]

L’île

Vue sur l'île depuis le volcan Poike (île de Pâques)
Vue sur l’île
volcan Poike – île de Pâques

J’arrivais le 1er février pour y rester 11 jours. Tout comme l’Antarctique, je rêvais depuis très longtemps d’aller sur cette île. Je ne fus pas déçu. Malgré une météo peu clémente, le séjour fut mythique et merveilleux, et je n’ai pas vu le temps passer.
Au début, je campais dans l’unique village de l’île: Hanga Roa. L’île est assez petite: elle fait au maximum 25km de largeur ! Elle a une forme triangulaire avec à chaque angle un volcan. Le sol est aride et sec, et il n’y a quasiment aucun arbre. Les seules sources d’eau sont les lacs au fond des cratères des volcans aujourd’hui éteints. Malgré l’absence de transport en commun, il est assez aisé de se rendre sur les sites répartis sur toute l’île. La marche à pied ou le VTT sont les moyens idéaux pour saisir l’atmosphère de l’île. Paradoxalement, l’auto-stop y est facile !

Les moai

Moai avec ses yeux - Ahu Ko Te Riku (île de Pâques)
Moai avec ses yeux
Ahu Ko Te Riku – île de Pâques

Le premier jour, je fus assez déçu par les sites restaurés. Les moai (statues) sont redressés et restaurés. Le ciment est bien visible, en particulier, au niveau des yeux de corail.
Les sites, en grande majorité, ont été laissés tels quels. Les innombrables sites non restaurés sont superbes. Voir les moaiabattus, brisés, disloqués, dispersés, abandonnés et face contre terre est souvent plus intéressant et plus émouvant.
Je m’attendais également à trouver un style de moai répété à l’infini. C’est tout le contraire; au gré des sites, je me rendais compte que le style avait évolué.
Les moai sont généralement situés le long de la côte et dateraient du XIème au XVème siècles. A l’origine, ils tournaient le dos à la mer et ils étaient posées sur une structure en pierre légérement pyramidale appelé ahu. Un chapeau ou chignon (pukao) de couleur rouge était posé sur certains moai. On pense que les moai étaient une représentation des ancêtres afin de les vénérer. Ils étaient abattus lors des défaites à l’issue des guerres tribales.

La carrière: Rano Raraku

Moai - Rano Raraku (île de Pâques)
Moai
Rano Raraku – île de Pâques

Mon meilleur souvenir est la carrière de moai. J’y ai campé, seul, 4 nuits. D’après certains locaux, je campais à un mauvais endroit car hanté par des esprits… Ma mauvaise rencontre fut un rat qui troua ma tente et avala ma réserve de pain. J’avais le site pour moi tout seul, les touristes étaient rares.
C’est dans cet ancien volcan que tous les moai ont été extraits et taillés. On en trouve des centaines et la plupart sont encore en phase de construction. On peut ainsi voir tous les stades de fabrication et de taille. La carrière est bordée de nombreux moai stylisés, abandonnés et dressés. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres. Leurs yeux réduits à un seul trait, la bouche en moue, le nez imposant et les grandes oreilles les rendent assez envoûtants. J’avais du mal à les quitter du regard.

La culture de l’île

Homme-oiseau - grotte de Ana Kai Tangata (île de Pâques)
Homme-oiseau
grotte de Ana Kai Tangata – île de Pâques

L’île de Pâques regorge d’autres curiosités archéologiques. Au hasard des balades, on découvre plus ou moins difficilement des glyphes gravés dans les rochers. Ils représentent des animaux (tortue, requin, thon, …), des dieux (homme-oiseau, make-make, …) ou des formes diverses. On peut observer des peintures murales dans quelques grottes.
Hormis ceux vivant du tourisme, les habitants sont très accueillants et sympathiques. Ils aiment rencontrer les gens et discuter. Ils sont fiers de leur île et de leur culture. On y parle encore la langue ancestrale, le Rapa Nui. Ils organisent un festival, Tapati, tous les ans. Ils se replongent dans leur culture par des jeux, des lectures de poésies Rapa Nui, des concours de taille de petits moai, des commémorations des évènements clés de leur histoire, …
Ce fut un voyage en dehors du temps, et j’avais vraiment l’impression d’être au bout du monde. Je souhaitais y rester un peu plus longtemps mais les rares vols étaient pleins pour les prochaines semaines.

 

      Suite du voyage et du récit: Le nord de la Patagonie